🌈 Pas question que je passe juin à fêter un Québec qui efface les miens.
Juin, c’est le mois de la diversité. Pas du déni collectif.
Avec tout ce qu’on vit — montée de la droite, recul des droits — moi, je célèbre la dissidence.
Je suis allée prendre un café avec un ami que j’adore. Il est prof de philo au cégep, érudit au cœur d’enfant, un homme brillant, bienveillant, généreux — comme je les aime. En plus, il aime mon art ! On a parlé longtemps : de nos vies, de politique, de résistance. De beauté, de Foucault.
Il m’a partagé ce passage tiré de L’Anti-Œdipe, que Foucault décrivait comme « une introduction à la vie non-fasciste ». L’intégralité de ce manuel est partagé dans le magazine Spirale. Un petit bijou que je vous partage aussi, parce que c’est ça que je veux bâtir :
✴︎ Préférez ce qui est positif et multiple, la différence à l’uniforme, le flux aux unités.
✴︎ Considérez que ce qui est productif n’est pas sédentaire, mais nomade.
✴︎ N’imaginez pas qu’il faille être triste pour être militant·e.
✴︎ Ne tombez pas amoureux·se du pouvoir.
✴︎ L’individu est le produit du pouvoir. Il faut désindividualiser par la multiplication.
✴︎ Utilisez la pratique politique comme un intensificateur de la pensée.
(Michel Foucault, préface à L’Anti-Œdipe)






Queeriser le Québec
Parce que pendant qu’on brandit le drapeau bleu et blanc et qu’on continue à se gonfler d’illusions sur ce qu’est le Québec, la queerphobie monte dans nos écoles.
Selon un rapport récent du GRIS Montréal, les jeunes LGBTQ+ québécois sont plus souvent victimes de discrimination, d’intimidation, et d’incompréhension aujourd’hui qu’il y a dix ans.
Le Québec se dit progressiste, mais son ouverture s’arrête souvent là où commence la dissidence.
Queeriser le Québec, pour moi, c’est :
Affirmer une inclusion radicale, sans conditions.
Créer des espaces pour les identités fluides, complexes, hybrides.
Célébrer la tendresse, la rage, le désir de vivre autrement.
C’est aussi une autre façon de penser l’identité.
Par exemple :
Le post-nationalisme, c’est aimer Miron et Safia Nolin dans la même phrase.
C’est parler français sans sacraliser la « langue ».
C’est être musulman·e, queer, et se sentir chez soi ici.
Film : En marche : l’amour et la résistance queers
🌈 Vendredi, j’étais à la projection du film «En marche : l’amour et la résistance queers» à l’ONF. La salle était comble ! Un récit sans compromis de l’histoire 2ELGBTQI+ au Canada retrace les manifestations clés et les voix passionnées qui ont déclenché un mouvement d’amour et de résistance. Un film fort, lumineux, politique. Un rappel que l’art, la joie et la résistance queer ne font qu’un.



Je termine ce mois de la Fierté debout.
Pas en fluo pour faire cute. Flamboyante pour survivre.
Et j’ai une invitation à vous faire :
📍 Je serai exposante à l’événement Art-Norme !
🗓️ Le 5 juillet
🎨 Venez me voir, venez célébrer les voix hors-norme.
👉 Événement Facebook
Parce que oui, faut queeriser le Québec.
Et ça commence maintenant et ici. 🌈
Joyeuse révolte,
Katy Borges
Artiste et militante québécoise et rebelle
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Inclusion radicale en paysage
J’ai réalisé ces deux toiles dans le cadre de mes études en arts visuels. Ce sont des relectures personnelles d’œuvres de Paul Klee et de Nicolas Party, deux artistes que j’admire pour des raisons différentes, mais qui partagent à leur façon une approche sensible et structurée de la couleur.
Résurrection radicale
La souffrance, c’est pas toujours un déséquilibre chimique. Parfois, c’est un cri qu’on refuse d’écouter. Une exclusion qu’on appelle « trouble d’adaptation ». Un mur qu’on repeint en blanc clinique pour éviter de voir qu’il est fait d’oppression.
Transgresser, c’est progresser! (-Titre du troisième volet de L’Euguélionne)